Quantcast
fermer
Il y a plusieurs langues disponibles, choisissez celle qui vous convient : EN FR

Carl Cox, la légende est toujours en marche

Par Adrien Polak

J'ai 54 ans et cela fait quasiment 40 ans que je bourlingue à travers les festivals et les boites de la terre entière. Je suis né à Barbade mais ai grandi au Royaume-Uni et aujourd'hui je vis en Australie. Certains m'appellent 'Dieu' ou tout du moins me considèrent comme une légende. Vos besoins vitaux c'est manger, boire et dormir, moi je rajouterai bien 'faire de la musique' à la base de ma pyramide de Maslow. Je peux faire des live sets de plus de 8 heures consécutives. Je suis ? Je suis ?? CARL COX bien sûr ! Julien L., si tu nous lis ...


Alors que Carl Cox Carl Cox a récemment mis un terme à sa résidence au Space Ibiza lors d'un set épique, il s'est confié au site technomoves.net lors d'une interview bien garnie. On y apprend notamment que l'Australie est son pays d'adoption, ou plutôt sa résidence secondaire, puisque "cela fait désormais 12 ans qu'il loge à la même adresse vers Melbourne. Il va bien finir par obtenir un visa résident, et à ce moment là il verra si cela ne deviendra pas sa résidence principale pour la suite. Il s'y sent bien dans sa petite ville de Frankston" !



Vinyles ou Digital ?


Coté musique, le premier sujet abordé fut son passage du mix sur vinyles au mix digital, notamment sur le logiciel Traktor. A ceux qui pourraient ne pas comprendre ce changement, il rétorque que "c'est l'évolution, le futur ! Ce qu'on demande à un DJ c'est d'être créatif, d'innover. Le problème n'est pas tant de regarder par quel moyen on produit la musique, mais plutôt quelle musique on produit, quelle émotion. Il n'y a donc rien de mal à passer des vinyles à Traktor, ou tout autre support numérique. Le but au final, c'est d'offrir la musique au public, qu'il soit initié ou occasionnel" !

L'autre problème pour ceux qui ne jurent que par le vinyle, et c'est un souci qu'il a rencontré à ses débuts quand il n'y avait que ça, c'est le stockage. Carl Cox Carl Cox a cumulé plus de 150 000 vinyles depuis ses débuts, et il a carrément été "obligé de construire un garage dédié au stockage de ces trésors. Alors qu'aujourd'hui avec le numérique, il n'y a plus vraiment de limite de ce genre et tu peux trimbaler avec toi des millions de titres".

En parlant de public, l'interview aborde une anecdote assez sympa, quand Carl Cox Carl Cox avait mixé pour Mardi Gras, devant une audience plutôt gay. Il raconte alors qu'il a "ressenti une attention particulière du public, une ambiance bien propre à cette communauté". Et il a toujours trouvé la clé pour se faire accepter via la musique qu'il proposait, et il apprécie ça. Il a toujours senti une connexion très forte avec le public de la communauté gay. Il précise que "d'ailleurs, pour ce genre de public généralement connaisseur, il avait plutôt tendance à aller chercher les vinyles tout au fond du sac, ceux qu'il ne sort pas pour n'importe qui, histoire de proposer de la musique de qualité aux yeux de ces érudits".



Carl Cox Carl Cox, un homme comme les autres ?


Qu'en est-il de Carl Cox Carl Cox en tant que « M. Tout le monde » ? Qu'écoute-t-il le matin dans sa salle de bain ? Et bien c'est plutôt retour en enfance, avec les tubes des années 60 ! "Tamla Motown records en grande partie. Du style Diana Ross, Marvin Gaye voir même les frères Jackson à leurs débuts". Pour lui "cette génération regorge de bons titres, et surtout bien produits. Tu te retrouves facilement à fredonner ces tubes là, et ça te met de suite de bonne humeur".

Niveau coupe de cheveux, il avoue s'en occuper soi-même. Pas étonnant vu qu'il n'y a pas vraiment beaucoup de boulot ! "Un petit coup de Mach-3 (on ne citera pas la marque hein !) et une fois que la boule à zéro est bien propre et douce, c'est parti pour débouler en ville" (aucun jeu de mot, vraiment ...). D'ailleurs quand il sort, il confesse porter vraiment attention à son look. "Plutôt du style friqué, histoire de se la péter un peu. Par contre quand il est en mode « boulot », c'est tshirt, jean et basket. Quand il mixe, il laisse la mode de coté, il n'est pas là pour faire un défilé. Priorité à la musique, de la musique à chaque fois sur mesure" ! D'autant plus qu'il reconnait "pas mal suer, avec toutes ses lumières braquées sur lui" ... Il n'est pas du genre à rester sur place et empiler ses sons. Lui c'est plutôt "un fou furieux, qui saute partout, et qui se déchaîne au même titre que tous les dingos qui sont devant lui. C'est un peu son « Programme d'entretien physique à la Carl Cox Carl Cox » ".

Et Carl Cox Carl Cox au boulot, ça donne quoi ?


Carl Cox Carl Cox avoue "ne pas avoir de rituel bien défini avant un show, mais en backstage, si tout le monde est en train d'apprécier le moment, que ce soit en discutant, en fumant ou autre, alors il aura plutôt tendance à rester silencieux, à se concentrer sur ce qui arrive et ce qu'il doit faire". Une fois que c'est son tour de rentrer en scène, il doit assurer, et il adore ! Il "adore partir de rien et emmener la foule très très loin, et il apporte une importance toute particulière au premier titre joué, car une fois que le début est posé, après ça roule tout seul". Et ça peut rouler longtemps, pendant parfois 8 heures ou plus !

Mais comment tient-il ? Il "ne le sait pas vraiment lui-même. Mais avec toute l'excitation ambiante, les acclamations, les lumières, les lasers, la musique, les gens qui sautent ... le temps passe vite" ! Et quand il rentre seul à son hôtel, il "s'assoit et regarde le ciel, se demandant simplement ce qui vient de se passer".



A quand la retraite ?


Ce n'est pas pour tout de suite la retraite ! D'ailleurs c'est une question récurrente qu'il ne comprend pas. "Vous voulez que je parte à la retraite ou quoi ???" se demande-t-il ! Il assure en tout cas une chose : "cela n'arrivera jamais !". Après presque 40 ans de DJing et selon ses propres dires, "s'il s'arrête maintenant cela n'aura pas servi à grand-chose". Il annonce clairement la couleur : il "mourra probablement soit sur des platines, soit sur son ordinateur". A ce moment là seulement il prendra sa retraite.


Adrien Polak Article rédigé par Adrien Polak
Artistes liés
Carl Cox Carl Cox