Lorsque tout va mal, on est souvent prêt à croire beaucoup de choses, du moment qu'elles sont positives et nous remontent le moral. Du coup, lorsqu'on entend dire que l'industrie de la Musique va mieux depuis quelques années, on accepte de l'entendre, mais on se dit que c'est pour nous faire plaisir. Et bien, il semblerait que cette information ne soit pas qu'une rumeur, et qu'elle soit avérée et démontrée !
Internet, c'est le mal. On évoque très souvent son influence sur la crise actuelle qui touche l'industrie du cinéma, mais on ne parle plus beaucoup de l'impact qu'il a eu quelques temps plus tôt sur la musique, sa première grande victime. Bien sûr, de nombreux facteurs sont également à ajouter à cette longue agonie : les évolutions technologiques qui ont rapidement amené à une consommation davantage digitale que physique de la musique, une offre de plus en plus large, visible et accessible, qui tend à privilégier la quantité à la qualité, une concurrence accrue entre labels et majors...et donc, Internet, le partage, le piratage...et le streaming, depuis peu.
Et le streaming, c'est justement la nouvelle variable d'ajustement de cette industrie musicale. On parle de déclin depuis une dizaine d'année, et 2 chiffres sont particulièrement révélateurs : Chiffre d'affaire de la musique en France en 2002 : 1.3 milliards d'euros ; Chiffre d'affaire en 2016 : 570 millions d'euros. Constat relativement alarmant au premier abord, mais 2016, c'est peut-être l'année du changement !
Après une décennie de descente aux enfers, et des revenus divisés par 2, il semblerait que le marché soit en légère progression, en comparaison à l'année précédente (2015). Pas d'emballement pour autant, mais quelques chiffres qui font espérer une embellie, et surtout, un début de constat : Le streaming est le nouveau fer de lance de l'industrie, et un modèle économique viable semble pointer le bout de son nez. Les ventes de supports physiques, en 2016, ont pratiquement stoppé leur baisse (« seulement » -0.7%). De son côté, le streaming continue son énorme progression, avec des revenus doublés en un an, et 62% de volume d'écoute supplémentaire. Le streaming, c'est d'ailleurs la seule bonne note du secteur numérique en matière de musique. La vente de morceaux à l'unité est en baisse progressive depuis 2013, et celle d'albums en téléchargement chute de près d'1/4 par rapport à l'année précédente.
Aujourd'hui, en 2016, le streaming, c'est 20% du chiffre d'affaire de l'industrie musicale, les 2/3 dans le secteur du numérique, et encore de très grandes perspectives d'évolution. Le marché français devrait compter 4 millions d'utilisateurs payant début 2017 sur les différentes plateformes, et la tendance qui veut que les consommateurs privilégient désormais l'accès à la propriété tend dans cette direction.
Les perspectives que les différents acteurs de ce milieu élaborent ensemble un modèle économique stable, rémunérateur pour les artistes, bénéficiaire pour les entreprises (ce n'est pas encore totalement le cas) et intéressant pour le public ne sont pas encore d'actualité, mais l'intérêt de toutes les parties est dans ce sens, et la musique en sera la grande gagnante.
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Article rédigé par Johann |
