Le 21 juillet dernier marquait le coup d'envoi de l'édition 2023 de Tomorrowland. Plus besoin de présenter le mastodonte belge qui réunissait cette année 400 000 festivaliers venus des quatre coins du globe. Nous étions présents pour ce premier week-end et on vous raconte notre première expérience dans cet immense parc d'attractions de musique électronique.
Alors que le reste de l'équipe connaît les lieux par cœur, c'était pour nous la première fois que nous foulions le sol du parc De Schorre à Boom pour le plus gros festival électronique de la planète. Après avoir vu tant d'images depuis une dizaine d'années, il était désormais l'heure de se faire une idée de ce qu'est véritablement l’expérience Tomorrowland une fois sur place.
Organisation, programmation, public, scènes, activités... On vous raconte tout ce que l'on a pu voir pendant ces 3 jours de fête durant lesquels on aura parcouru près d'un semi-marathon par jour.
Car oui, on peut commencer par décrire Tomorrowland comme sportif. Il faut être équipé de bonnes chaussures pour arpenter pendant 3 jours la totalité du site (et encore on ne parle pas du camping où il faut parfois près de 45 minutes pour aller de sa tente à l'entrée du festival !)
Après avoir récupéré nos accréditations qui nous attendaient sagement à l’hôtel presse, on se dirige vers les lieux du festival. Les abords du site nous plongent directement dans l'univers Tomorrowland. Les drapeaux sont accrochés sur toutes les façades des habitations et les locaux sont tous à leurs fenêtres pour admirer et saluer le défilé des festivaliers.
La petite commune de Boom, située entre Bruxelles et Anvers, est d'ordinaire calme et compte un peu moins de 20 000 habitants. Mais pendant deux week-ends, celle-ci se transforme en temple de la musique électronique et accueille près de 200 nationalités différentes.
Un univers hors du commun
Dès les premiers pas dans le parc
De Schorre, on est plongé dans un univers hors du commun et presque hors du temps. On compare tout de suite le festival avec
Disneyland au vu de la décoration omniprésente, du soucis du détail et de la gestion des flux humains.
Autres similitudes, on croise régulièrement des performers dans les allées, le personnel est facilement identifiable et la signalétique est soignée.
À
Tomorrowland, il est possible de faire un tour de grande roue gratuitement, d'aller voir du théâtre, de visiter les studios de la fameuse
One World Radio qui retransmet le festival tout le week-end, de se faire tatouer, de faire du toboggan et on en passe.
Le festival prévoit également de nombreuses zones abritées, que ce soit devant les scènes ou dans les espaces chill. Et au vu de la météo belge, notamment celle du dimanche qui fut catastrophique pendant près de deux heures en début de soirée, on apprécie encore plus de rester au sec.
Cette année le festival abrite de nouveau 15 scènes (même 16 si l'on compte la scène
The Gathering sur le camping
Dreamville le jeudi soir). Pour notre première expérience, on décide donc de se balader dans le parc afin de prendre nos repères et de découvrir toutes les scènes.
Difficile de vous détailler le design de toutes les scènes alors on va vous parler de nos coups de cœur du week-end. Et comment ne pas citer la scène
Core en premier ? Nichée au milieu des bois, c'est sans doute là qu'on a passé la majeure partie de notre temps en dehors des artistes que l'ont voulait voir.
Le cadre intimiste et cette immense structure en forme de visage nous plonge dans une autre ambiance, presque hors de l'immensité du festival et de sa population.
La
Freedom Stage, sponsorisée par la marque
Bud, nous offre une vraie expérience avec des énormes panneaux LED qui auront fait le boulot tout le week-end notamment pour les show
Afterlife et le show
HOLO d'
Eric Prydz. Configurée comme une arène à 2 étages, cette scène est massive et arbore des gigantesques papillons mécanisés au plafond.
Autre coup de cœur pour la scène
Terra Solis, scène flottante sur l'eau avec une petite capacité elle aussi. On s'est également aventuré dans la
Cage, la scène club de
Tomorrowland qui nous emmène dans les sous-sols pour une expérience immersive complète.
On aura également eu un petit faible pour la scène
Crystal Garden et ses jeux d'eaux impressionnants.
De part son emplacement au bord de l'eau et son design en forme de tour, la scène Elixir ne nous aura pas laissé insensible non plus.
Il est désormais temps de discuter de l'attraction phare de
Tomorrowland, on parle bien évidement de sa
Mainstage.
On découvre donc cette année pour la première fois la
Mainstage de
Tomorrowland de nos propres yeux et on prend une vraie claque ! On remarque tout de suite cet immense oiseau blanc surplombé par une forteresse presque féerique. En regardant de plus près, on remarque l'immensité des détails proposés et on ne peut que saluer le savoir-faire des équipes de
Tomorrowland en terme de décoration.
La scène mêle cette année les décors et les écrans LED. Comme un passage de flambeau entre le jour et la nuit où pendant cette dernière, les écrans et la pyrotechnie prennent le relais sur le décor. La scène se sublime même en fin de soirée avec l'apparition de nombreuses montgolfières. C'est d'ailleurs, de notre point de vue, pendant le coucher du soleil que le rendu visuel est le meilleur.
En quelques chiffres, la
Mainstage 2023 mesure 43 mètres de haut, 160 de large, elle contient 740m² de panneaux LED, 230 haut-parleurs et caissons, 30 lasers et 48 fontaines. Impressionnant !
Avec la
Library, la
Mainstage offrait un spectacle pyrotechnique exceptionnel. Les feux d'artifice de
Tomorrowland sont magiques, c'est donc avec notre âme d'enfant qu'on se rendait en
Mainstage pour assister au show de clôture chaque soir.
Une organisation optimale pour 200 000 personnes ?
Point essentiel d'un festival qui va en majeur partie contribuer à l'expérience du public, l'organisation. De ce qu'on a pu entendre, c'est LE point fort du mastodonte, on avait donc hâte de confirmer tout ça une fois sur place.
Et malheureusement, la journée du vendredi ne nous a pas convaincu d'aller dans ce sens. Avec une énorme fréquentation (bien plus importante que les deux jours suivants), on a pu observer de nombreux temps d'attente aux stands pour se restaurer ou encore pour aller aux toilettes. Ces dernières se trouvaient même dans des états pitoyables en fin de soirée...
Un point très vite corrigé pour les deux jours suivants où la circulation fut bien plus aisée et les temps d'attente quasiment inexistants. On peut facilement lier la fréquentation dans les allées à la programmation de la
Mainstage. Le parc se vide bien plus facilement pendant les sets des DJs superstars, on pense notamment à
Dimitri Vegas & Like Mike,
Martin Garrix,
Tiesto ou encore
Afrojack.
Les flux humains restent cependant extrêmement bien gérés avec des sens de circulation imposés dans les espaces les plus étroits.
Pour ce qui est de la restauration, l'offre proposée par
Tomorrowland est tout bonnement exceptionnelle ! La nourriture est bonne et très variée. Il y en a vraiment pour tous les goûts, pizza, pâtes, kebab, burgers, offre végé, nourriture grec, péruvienne et on en passe... (big-up au stand de Banh-Mi qui nous a régalé)
Le paiement se fait en
Pearl, la monnaie du festival. 1
Pearl équivaut à 1,74 euros. Un changement de monnaie qui peut rapidement faire un trou dans le compte en banque.
Il faut comptez 6 euros pour une pinte et environ 12 euros pour un verre d'alcool fort. Du côté de la nourriture les plats sont au minimum à 10 euros.
De la musique électronique mainstream mais pas que ?
Venons-en à la musique désormais. On ne va pas vous le cacher, la programmation proposée par le mastodonte belge ne colle pas vraiment à nos goûts musicaux. Mais avec plus de 750 artistes sur les deux week-ends, difficile de ne pas y trouver son compte.
Alors certes, l'offre House & Techno reste minoritaire par rapport à l'offre plus mainstream mais celle-ci est néanmoins qualitative et nous oblige à nous échapper des grosses scènes.
Pour ce premier week-end, on s'est donc surtout concentré sur la scène
Afterlife, la
Glitterbox, la
Core et, entre autres, les sets de
Black Coffee,
HoneyLuv,
Paul Kalkbrenner,
Patrick Mason, Agents of Time et le show
HOLO d'
Eric Prydz.
Pour ce qui est du reste de la programmation,
Tomorrowland nous fait du
Tomorrowland. Les grosses têtes d'affiche ne changent pas et les slots les plus tardifs en
Mainstage sont malheureusement trop peu renouvelés. Pourquoi changer la recette nous direz vous ? Le public sera toujours au rendez-vous et vient en majeur partie pour voir les plus grosses stars du milieu.
Avec cette prédominance mainstream à
Tomorrowland, la majeur partie des artistes que nous voulions aller voir étaient présents sur des plus petites scènes. Et qui dit petite scène, dit forcément plus difficilement accessible.
On regrette donc que
Nora En Pure ait été programmée sur la scène
Rise (prévue également pour les jeunes talents) qui était pleine a craquer lors du passage de la sud-africaine.
Avec cette journée du vendredi très très fréquentée, on a également eu du mal à accéder à la scène
Cage qui abritait sans doute la meilleure programmation Techno du WE1 avec la présence de
Patrick Mason,
Cera Khin,
SPFDJ et
Paula Temple.
Autre scène pleine à craquer pour ce premier jour, la
Freedom Stage pour le show
HOLO d'
Eric Prydz. Impossible d'accéder à la scène pendant les 30 première minutes du show que ce soit en fosse ou dans les étages.
Le paradis des fans l'électro... et des influenceurs
Il y a clairement deux publics à
Tomorrowland. L'un est connaisseur et vient faire la fête en allant voir ses artistes préférés et l'autre reste en
Mainstage (ou devant les shows les plus connus) afin de faire ses meilleurs clichés.
Lequel est prédominant ? Difficile à dire. En tout cas il est clairement conseillé de ne pas rester sur la
Mainstage et d'aller chercher d'autres ambiances. À nos yeux, les plus chaudes se trouvaient d'ailleurs sur les plus petites scènes ou même dans les bars à thème !
On assiste à
Tomorrowland à un vrai défilé de mode où certaines actions nous font bien sourire. On retiendra notamment cette mexicaine sur la scène
Afterlife qui n'aura dansé que pendant les 15 secondes où son compagnon l'a filmé...
Hormis ce public Instagram qui se met à chanter que sur les vocaux les plus connus, il est tout de même incroyable de pouvoir danser et rencontrer les fans de musiques électroniques du monde entier. Il n'y a qu'à
Tomorrowland où l'on peut voir autant de drapeaux différents.
Nos sets préférés
HoneyLuv
Programmée en milieu d’après-midi sur la
Crystal Garden, la productrice du hit 365 nous a régalé avec sa vibe House et même Techno par moment. Accompagnée par les magnifiques jeux aquatiques derrière elle, on obtient sans doute l'un de nos sets préférés du week-end.
Anyma
Venu présenté son show Genesys pour la première fois à
Tomorrowland sous la
Freedom Stage,
Anyma nous a tout simplement conquis. Une intro explosive sur "Eternity" qui pose les bases d'entrée et qui fait littéralement exploser la foule.
S'en suit des visuels tous plus bluffant les uns que les autres avec en point d'orgue la venue aérienne de Grimes sur "Welcome to the Opera". On a déjà hâte d'écouter l'album baptisé lui aussi
Genesys qui sortira le 11 août prochain.
Chet Faker
En souvenir de l'époque
Soundcloud, nous allions découvrir avec excitation
Chet Faker en format DJ-set sur la magnifique scène
Core. Et ce fut une régalade de A à Z ! Après le déluge du dimanche, l'Australien nous a fait groover dans la boue pour notre plus grand plaisir.
Une première expérience extraordinaire
Après trois jours de fêtes à
Tomorrowland, on peut enfin répondre à notre grande interrogation d'avant festival. Peut-on apprécier
Tomorrowland malgré qu'on ne soit pas fan de la programmation proposée ? Et bien c'est un grand OUI !
L'univers du festival prend le dessus sur tout, l'organisation est quasiment irréprochable et l'expérience est unique en son genre. Ce festival, malgré un public scindé en deux, reste incomparable à tous les autres que nous ayons pu faire.
Tomorrowland mérite bien sa place tout en haut du classement des festivals de musique électronique et nous l'a bien prouvé lors de cette édition 2023. Et si pour l'édition 2024 ,qui marquera les 20 ans du festival,
Tomorrowland essayait encore plus de se diversifier en terme de programmation ? Nous on signe de suite.
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Article rédigé par MAMat
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