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Récap : Igloofest 2019, un festival exceptionnel !

Par alban Sauty

Réputé comme 'le festival de musique le plus froid du monde', Igloofest a clôturé sa treizième édition à Montréal (Québec) au début du mois. Notre reporter Alban était sur place durant les deux premiers week-ends de l'événement. Découverte d'un festival unique au monde.


Prenant place au Vieux-port de Montréal, Igloofest, se déroulait les soirées des jeudis, vendredis et samedis des semaines du 17 janvier au 2 février. Retour sur une édition 2019 qui a rassemblé près de 65 000 festivaliers n'ayant pas hésité à braver le froid canadien, pour applaudir la scène électronique locale et mondiale.

La programmation


Après avoir accueilli, Joris Voorn, A-Trak, Miss Kittin, Oliver Heldens ou encore Petit Biscuit, le festival misait cette année sur une programmation assez éclectique en programmant Diplo Diplo, Above & Beyond Above & Beyond, Chris Liebing Chris Liebing, Maceo Plex, Chris Lake Chris Lake, Gramatik, RL Grime et Four Tet comme têtes d'affiches.



On soulignera aussi la présence de quelques français au line-up avec le duo Polo & Pan, Kartell ou l'énigmatique Danger. De même, la France était plutôt bien représentée en termes de VJing puisque près de 20% des VJ's étaient français. L'organisation avait aussi décidé de faire la part belle à la scène locale puisque de nombreux DJ's et VJ's québécois étaient présents durant les 3 semaines du festival.



Pour ceux qui voulaient prolonger la soirée jusqu'au petit matin, des after étaient organisés au Newspeak, célèbre boîte de nuit underground montréalaise, avec les artistes souvent programmés sur la mainstage, avant le headliner du soir.

L'après midi du 26 janvier 2019

Enfin, une journée Off, gratuite, à laquelle ont participé 3300 personnes permettait aux plus jeunes et aux familles de connaître la magie d'Igloofest. En effet, en plus de performances DJ's comme celle de Voyage Funktastique, le public pouvait participer à du lancer de sapins, faire le mythique Iglooglisse et rôtir des guimauves autour d'un brasero.



Aussi, une visite des coulisses du festival était proposée. Cette dernière, fort intéressante, permettait de découvrir les loges des artistes, de monter sur la mainstage ou encore de visiter la régie lumière. De plus, les participants majeurs de la visite ont eu l'exceptionnelle surprise de se voir attribuer une place pour la soirée du 26 janvier. Chanceux !



Les scènes


Sapporo Stage (Mainstage)

S'inscrivant dans la thématique industrialo-portuaire, la Sapporo Stage était bordée de toutes parts par des conteneurs servant de surfaces de mapping durant les DJ's sets.

Cela donnait d'ailleurs un rendu très intéressant et original lors des shows d'Above & Beyond Above & Beyond et Polo & Pan dont les visuels, rappelant pour chacun leur univers, permettaient une expérience immersive que l'on a parfois du mal à retrouver avec des écrans LED trop conventionnels.



En effet, où que l'on soit, près de la scène ou non, les visuels étaient diffusés aux quatre coins du dancefloor. Autre élément original, la présence de cuves s'allumant au rythme de la musique jouée par les artistes.



Les organisateurs avaient aussi tout prévu avec la présence de confettis, jets de flammes et lasers durant les performances de Diplo Diplo et Above & Beyond Above & Beyond. On aurait néanmoins apprécié que la scène s'enflamme aussi les jeudis et samedis.



Vidéotron Stage

La deuxième scène, baptisé Vidéotron, était tout simplement une copie de la mainstage en version miniature. Là aussi, les conteneurs étaient présents permettant au public de se plonger dans l'ambiance industrielle du festival.



Seule différence notable, le revêtement de sol puisque nous dansions sur des petits gravillons contrairement au dancefloor de la mainstage qui était du béton.

Les coins VIP


4 terrasses VIP (Sapporo, Vidéotron, Solotech et Musiqueplus) étaient disposés autour de la fosse de la mainstage. Chacune était équipée d'un bar, d'un espace intérieur chauffé joliment décoré et offrait une vue dégagée sur la scène.



Aussi, les détenteurs d'un pass VIP pouvaient accéder au festival par une entrée distincte des détenteurs de billets réguliers, une zone VIP sur la scène Vidéotron ainsi qu'à des toilettes chauffées contrairement aux non VIP qui devaient se rendre dans des toilettes naturelles à l'entrée du festival.



Le public


Coté festivaliers, on retrouvait des visiteurs majoritairement jeunes (21-35 ans), venus de bien au-delà du Québec puisque nous avons pu croiser des Australiens, des Brésiliens, des Chinois, des Russes ou encore des Américains et des Français ayant fait le déplacement pour vivre cette célébration de la nordicité.



Mention spéciale aux 4 000 personnes présentes lors de la soirée du 19 janvier, la plus froide jamais enregistrée à Igloofest avec une température ressentie de -31°C.

Malgré ce froid extrême, l'ambiance était bouillante notamment lors des concerts affichant complets de Diplo Diplo et Above & Beyond Above & Beyond où le public connaisseur alternait entre chants, jumps endiablés et headbangs.

En somme, une ambiance de folie qui nous a totalement fait oublier la température canadienne et nous a même fait retirer quelques couches de vêtements.

Aussi, et c'est à noter, tant cela est difficile à retrouver en France, aucun débordement n'a été observé durant les 3 semaines du festival, et ce, grâce à des personnes venus faire la fête avec leurs artistes préférés en combinaison de ski et non se retourner le cerveau en buvant à l'extrême.



Les Dj's sets


Jeudi 17 Janvier

Arrivé sur les lieux vers 20h, nous assistons au concert de Skatebård qui nous livre un set house assez dansant. Le DJ norvégien, pas effrayé par les -20°C, finira même son set bras nus tandis que nous gardons tout de même notre manteau d'hiver bien que son show ait réussi à nous réchauffer.



Puis, c'est au tour de Polo & Pan d'entrer en scène avec leur édit de la BO du « Grand blond à la chaussure noire » de Vladimir Cosma. Le duo français nous propose un DJ set d'1h30 assez similaire à leur tournée d'été 2018 mais néanmoins très efficace.

On prend à plaisir à redécouvrir « Jacquadi », « Canopée » et à fredonner « Arc en Ciel ». Le deux amis font le job et leur dernier titre « Mexicali » nous plonge dans une ambiance ensoleillé. Cette dernière est accentué par le mapping diffusé sur les conteneurs.

Vendredi 18 Janvier

Affichant complet avant même l'ouverture du festival, la soirée du vendredi 18 janvier commence pour nous avec le DJ set de Nina Las Vegas. Venue tout droit d'Australie, elle livre un show mêlant downtempo et dance. On a d'ailleurs un gros coup de coeur sur le morceau « Freeze ».


Le public est déjà bien présent et l'on sent la ferveur monter alors qu'elle nous présente les titres de son dernier EP « Lucky Girl ». Une belle découverte qui nous l'espérons viendra nous rendre visite dans l'hexagone prochainement.



23h, l'heure est venue d'accueillir Diplo Diplo et ce sont 10 000 personnes qui scandent son nom en choeur. Très attendu par le public, le DJ fait son apparition dans une ambiance survoltée.

Enchaînant bangers éléctro comme « Be Right There », « Thunderclouds » et titres traps dont sa collaboration avec MHD et son dernier titre avec Niska « Boom Bye Bye », il fait le show et le public le lui rend bien.

Entre deux titres de Major Lazer, Diplo Diplo nous confie aussi la fin proche du groupe et la sortie d'un dernier album studio. On le soupçonne aussi d'avoir playlisté des titres qui seront sur le dit album durant la soirée.

Jouant avec le public, le producteur récompensé aux Grammys pour « Electricity » enflamme Igloofest avec « Jungle Bae » puis conclut son set en apothéose avec le magnifique « Only Can Get Better » en collaboration avec Silk City et Mark Ronson. La soirée se termine sous une pluie de confettis.



Jeudi 24 Janvier

Pour entamer le second week-end, nous ne changeons pas nos habitudes et arrivons à 20h. C'est AC Slater signé chez OWSLA et Night Bass Records qui est occupé à faire danser la foule massé devant la Sapporo stage.



Point fort de son show, les visuels empruntés à la pop culture. Seulement, son set bass-house a du mal à nous convaincre et on reste un peu sur notre faim alors que Chris Lake Chris Lake, tête d'affiche de la soirée, entre sur scène pour prendre les platines.

Celui-ci, bien aidé par un public connaisseur, nous amène dans son univers sans trop de difficultés et nous fait bouger la tête, les jambes puis le corps entier avec des titres comme « Deceiver » et « Dance With Me ».


Pour terminer son set, nous avons le droit au très remuant et envoutant « Turn Off The Lights ». Un morceau ultra-joyeux, parfait pour finir la soirée sur une bonne note tech-house avant de regagner nos pénates.


Vendredi 25 Janvier

Comme la semaine passée, la soirée du vendredi affiche complet et ce sont plus de 10 000 personnes ayant fait le déplacement d'un peu partout du continent et d'ailleurs qui viennent assister à une soirée ABGT.

Pour commencer celle-ci, Spencer Brown Spencer Brown, présente un show progressive house d'une rare qualité qui nous séduit totalement tout comme il a pu le faire avec le public. Son titre « Audio » retient particulièrement notre attention et son set nous prépare de la meilleure des manières pour le concert des têtes d'affiches de la soirée et du festival : Above & Beyond Above & Beyond.


Alors qu'outre-Atlantique, Above & Beyond Above & Beyond ont du mal à remplir une petite salle parisienne, ici le public s'est déplacé en masse pour le groupe et nombreux sont ceux venus avec une pancarte ou un drapeau pour « Push The Button ». D'autant plus qu'ici AnjunaBeats est une véritable institution, raison pour laquelle une soirée du label se déroulera à Montréal en mai prochain.



Above & Beyond Above & Beyond commence leur set trance dans une ambiance incroyable avec jets de flammes, et confettis. Le VJ'ing sublime leur prestation et les titres phares comme « Blue Monday », « Red Rocks » et « Distorted Truth » sont joués.



Le set est complet et procure de nombreuses émotions notamment lors du moment fatidique du « Push The Button » sur « Sun & Moon » où un petit groupe de personnes sont choisies dans le public pour rejoindre leurs idoles, le temps d'une chanson.


Above & Beyond Above & Beyond assure d'une main de maître le closing de cette soirée qui se termine en beauté avec « Northern Soul » et qui embrase une dernière fois la scène et le public.



A la fin du show, des visuels nous demandant de parler à 3 personnes avant de quitter le festival sont diffusés. Défi relevé. Nous venons d'assister à l'un des meilleurs shows de ces dernières années. Merci Above & Beyond Above & Beyond !

Samedi 26 Janvier

En ce dernier jour du deuxième week-end, pendant que Mind Against performe sur la scène principale, nous nous dirigeons vers la Vidéotron Stage pour voir les Zenker Brothers qui nous délivrent un set leftfield techno très réussi. Les DJ's importent leur style et arrivent en l'espace d'1h30 à nous transporter au coeur des nuits underground berlinoises.



Après cette performance, nous décidons d'aller voir Chris Liebing Chris Liebing mais au bout d'1h nous commençons à nous lasser de son set, trop monotone dira t-on. Nous suivons donc son show tout en participant aux nombreuses activités qu'offrent le festival.




L'organisation


C'est le gros point fort du festival. Effectivement, que ce soit lors des soirées accueillant 10 000 personnes ou celles accueillant un plus petit nombre de festivaliers, les entrées et sorties ont toujours été fluides.



De même, pour se faire servir à manger, 15 minutes maximum d'attente suffisait lors des soirs de grandes affluences ce qui est particulièrement appréciable tant l'on sait qu'il nous est parfois obligatoire de rater un show pour pouvoir se restaurer dans certains festivals.



La circulation dans le site était elle aussi facile et le personnel toujours très chaleureux et aimable. Durant les concerts, des personnes passaient dans la fosse pour vendre des bières fraîches, pratique notamment les soirs de grandes foules.

Pour finir, nous tenons aussi à féliciter les personnes chargées de déneiger chaque jour le site et de le nettoyer en soirée et après. Bien que nous ayons parfois aperçu quelques glissades dû au verglas, le dancefloor était majoritairement déneigé.



Lorsque l'on sait que certains jours il est tombé plus de 20 cm de neige, on ne peut que remercier les personnes chargées de cette dure besogne pour leur formidable travail.

Igloovillage


Véritable coeur du festival, Igloovillage permettait à chacun de participer à des activités ludiques, en plus de se faire photographier dans le cadre du concours Iglooswag.

Ainsi, les festivaliers pouvaient s'adonner au Volley Pong, à l'Iglooglisse (une descente vertigineuse dans un tuyau) et au Sapporo Hero consistant à taper en rythme, avec des baguettes, sur des fûts Sapporo pour remplir virtuellement un verre de bière.

Une bonne idée pour se réchauffer, en plus des braseros, tout comme le chapiteau de Banque Nationale proposant une véritable buanderie pour sécher son bonnet, écharpe et sa paire de gants.



Pour se revigorer, de nombreux food-trucks proposant poutines, soupes, frites ainsi que les traditionnelles queues de castors étaient présents sur le quai Jacques-Cartier. En moyenne on pouvait se restaurer pour 20 dollars (13 euros) avec une bière de 650 ml à 10 dollars (environ 7 euros). De nombreux bars étaient aussi disposés stratégiquement aux quatre coins du festival.



Ceux souhaitant un souvenir du festival du festival n'étaient pas en reste puisqu'ils pouvaient acquérir un pin's, une gourde, un chandail de hockey floqué Igloofest ou un bonnet à l'un des deux stands de merchandising du festival.



Conclusion


Célébrant l'une des plus froides éditions de son histoire, Igloofest nous a démontré que faire la fête en hiver, avec des températures largement en dessous de 0°C, est possible. Avec un concept original, un public de folie et une organisation frôlant la perfection, le festival est une grande réussite.



Véritable exemple à prendre pour certains promoteurs français, si Igloofest est devenu un incontournable de l'hiver québécois et un événement qui fait rayonner Montréal partout sur la planète, c'est certainement grâce à l'expérience unique qu'on y vit, autant par la programmation musicale et vidéo que par son site ludique et son ambiance inimitable.



D'ailleurs, les organisateurs ont d'ores et déjà prévu une quatorzième édition qui si la formule habituelle est respectée, se déroulera du 16 janvier au 1er février 2020. Aussi, si vous êtes de passage à Montréal à cette période on ne peut que vous encourager à vous rendre à l'une des soirées qui seront proposées.


Crédit Photo : Charles Prot : photo de couverture et photos 7,14,15 et 28, Alban Sauty (photos 1,3,4,6,9,10,16,18 à 27 et 29), Sylvain Granier (photos 5,8,12,), Villedepluie (photo 11 et 13) et Toshimi Jan Muniz : photo 17 Crédits vidéos : Alban Sauty et Instagram de Natacha4x
alban Sauty Article rédigé par alban Sauty
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